Encens Tibétain

La tradition dit qu’il y a 2500 ans, le Bouddha aurait élaboré lui-même les recettes de ces encens. Les secrets de fabrication se seraient transmis de génération en génération de « maîtres des encens » à disciples. Le Bouddha a mis ainsi à la disposition de ces disciples un outil puissant de méditation et de guérison.
Chez les Tibétains les encens sont répartis en deux catégories : les encens de méditation et les encens médicinaux.
Les encens médicinaux jouent un grand rôle dans leur pharmacopée. En effet, pour un bouddhiste
tibétain, l’état de santé parfait correspond à l’état d’un être« éveillé ». Seuls les êtres réalisés possèdent un équilibre parfait des trois formes d’énergies qui dirigent le corps : le Lung ou Souffle, le Tripa ou Bile et le Péken ou Flegme. De la bonne circulation de ces énergies dépend notre état de santé. Les encens sont destinés à rééquilibrer l’énergie du vent. Cette énergie est celle qui dirige la respiration, les nerfs, la peau, la circulation sanguine et la tension nerveuse.
Pour les artisans qui fabriquent nos encens, une journée de travail commence par un rituel. Après la purification des lieux, les ouvriers demandent la protection de leurs maîtres spirituels et des différentes divinités protectrices et dédient les bénéfices de toutes leurs actions favorables à tous les êtres. Chaque journée est consacrée à un type d’encens particulier, on ne fabrique jamais deux sortes d’encens en même temps. Après avoir pesé les différents ingrédients, le maître des encens les mélange. Ces préparations sont tenues secrètes et je n’ai pas été autorisé à photographier ce moment. Les encens sont faits de mélanges de plantes séchées broyées et de la sève d’une plante qui sert d’agglomérant.
Les minéraux entrent rarement dans ces recettes et encore moins les produits animaliers. Les herbes sont mélangées dans des grandes bassines et malaxées à la main. Les assistants comme le « maître » sont très concentrés. Les uns et les autres récitent des mantras. C’est un travail très physique qui nécessite beaucoup de force. Après ce moment délicat et impressionnant, des photos ont pu être prises et vous pourrez ainsi mieux vous rendre compte de la technique très artisanale utilisée.
Tout d’abord l’encens en pâte se présente sous forme de grosses galettes. Il est malaxé longuement sur une table en bois et coupé en rouleaux épais. Chacun de ces rouleaux pèse plus de cinq kilos, cette forme permettant de le passer dans un "pressoir " très spécial prévu à cet effet. Le rouleau est transformé en un long filin et recueilli sur un plateau. Ce filin est ensuite déroulé délicatement et étendu sur un plateau en bois, coupé en bâtons d’une longueur précise. La dernière opération consiste à faire sécher l’encens à l’ombre. Un séchage trop rapide fendillerait les bâtons et nuirait à leurs qualités olfactives et subtiles. Une fois les bâtons parfaitement séchés, les ouvriers les assembleront en paquets maintenus par une ficelle, pour la mise en boîtes. La durée de combustion d’un bâton d’encens doit être impérativement d'une heure et quart, en raison du rythme des méditations des moines et leurs rituels.

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